Mes coups de coeurs et mes coups de gueules au fil des jours ou des nuits...
20 Mai 2008
La question de la valeur du travail est, de toute évidence, une grande question anthropologique et politique. Mais elle est aussi le lieu de diverses mystifications dont l’exemple le plus désolant est fourni aujourd’hui par le discours de N. Sarkozy quand il en fait à la fois une valeur évidente qu’il ne faudrait pas interroger et, surtout, un simple moyen au service d’une fin mercantile, à travers son slogan racoleur et vulgaire, « Travailler plus pour gagner plus », qui rassemble aujourd’hui l’ensemble de la droite et séduit même certains esprits à gauche. Or ce n’est pas du tout ainsi qu’il faut appréhender le problème.
Certes, le travail est une dimension essentielle de l’homme considéré en général puisque c’est à travers lui qu’il s’est distingué de l’animal en produisant ses moyens d’existence, qu’il reproduit en permanence sa vie, enfin, qu’il domine la nature au lieu d’être asservi par elle et qu’il peut ainsi l’utiliser en vue de ses propres fins. C’est donc la base de sa liberté concrète au sein de celle-ci. Par ailleurs, il est aussi ce par quoi l’homme individuel est en relation avec les autres hommes et y affirme son identité, fondamentalement relationnelle : un homme sans travail est un être désocialisé, qui tend à ne plus savoir qui il est et que la détresse existentielle menace. Enfin, fût-ce à un niveau minimal, c’est bien par et dans le travail que les capacités humaines se révèlent et s’actualisent. Cela explique ce paradoxe que bien des enquêtes récentes indiquent : même malheureux au travail, les hommes y sont attachés et le préfèrent à la vacuité liée à son absence.[...]"
Source et suite : l'Humanité en ligne
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